Femmes
" Les femmes les plus faciles sont celles qui ont peu d'imagination et de conversation. Elles ne connaissent pas le danger, elles s'y exposent toujours, prennent pour passionnés ceux qui le sont le moins, les plaignent; et, faute de bonnes raisons à leur dire, les récompensent de ce qu'ils ne sentent que très peu pour elles." Ch-J de Ligne
Midi pile
" J'ai toujours faim au moment de me mettre à table. Le matin, petit déjeuner à 6h30 : pain grillé, beurre et café. Je n'aime pas les croissants. Il faut que ce soit très simple, et alors pour moi c'est la royauté absolue ! Le second repas, midi pile, c'est un faux repas : un potage en sachet..." D.Rolin
Souper
Jolie vie
" - Ah ! je ne la connais pas ! reprit Euphrasie. Se donner pendant toute la vie à un être détesté, savoir élever des enfants qui vous abandonnent, et leur dire : Merci ! quand ils vous frappent au coeur; voilà les vertus que vous ordonnez à la femme; et encore, pour la récompenser de son abnégation, venez-vous lui imposer des souffrances en cherchant à la séduire; si elle résiste, vous la compromettez. Jolie vie ! Autant rester libres, aimer ceux qui nous plaisent et mourir jeunes. " H de Balzac
> 1'45"
31 mai 1980
" Dans mon expérience de vie, j'ai appris ce qu'est un travailleur, et je porte cela dans mon coeur. Je sais que le travail est aussi une nécessité, parfois une dure nécessité; et pourtant l'homme désire la transformer à la mesure de sa dignité et de son amour. C'est là que réside sa grandeur. Bien souvent, les conditions de vie obligent les hommes à quitter leur patrie pour aller chercher du travail, comme c'est le cas de beaucoup d'entre vous..." Jean-Paul II
À part
Émotions
Papa
Tout est dévasté
" Je suis triste à mourir, mais les rires joyeux des jeunes filles, qui jouent là-bas, invisibles sous les arbres, m'atteignent au coeur et me réveillent à la vie. La vie s'écoule et la vieillesse approche : femme, enfants, foyer, tout est dévasté : l'automne au-dedans, le printemps au-dehors." A. Strindberg
Colour
" Avant de quitter le magasin, je parcourus, m'intéressant à la mode, le rayon des sous-vêtements pour fillettes, mais hélas, je constatai, une fois de plus qu'en ce pays l'inélégance des modèles n'a d'égale que l'imbécilité des sujets dont on orne ces pièces essentielles de l'habillement, nulle fantaisie, nulle grâce pour recouvrir et parer les corps ravissants des Alice et Lolita scandinaves. Comme nous sommes loin de ce qu'on offre Outre-Atlantique aux jeunes clientes. J'en étais à ce point de mes réflexions quand je découvris, ayant jusqu'alors échappé à mes regards, des séries de culottes blanches sur lesquelles le mot "Colour" se répétait, tracé d'une cursive agréable en trois variantes : rose, bleu et violet..." P.A.Gette
Désaimantation des cervelles
Mardi 12 mai 57.
" Puis dona Anna était d'une épaisseur charnue, Elvire d'une voix de fétu, Ottavio fade, pleutre, ennuyeux comme une poupée. Leporello était un grossier compagnon. D'ailleurs le libretto est assomant et la charpente dramatique laisse trop languir l'intérêt. Mozart était bien obscurci par tous ces petits ennuis ; mais il surnageait encore assez de beautés pour intéresser même les non prévenus." H.F.Amiel
Repos éternel
" Perle l'embrassa. Cela brisa une malédiction. La scène douloureuse à laquelle venait d'assister l'enfant avait développé en elle la sympathie. Les larmes qu'elle versa sur la joue de son père apportaient la garantie qu'elle partageait désormais les sentiments humains de joie ou de douleur, et qu'elle ne conserverait plus dans le monde une attitude hostile. Auprès de sa mère aussi prenait fin son rôle de messagère d'angoisse. " N. Hawthorne
Tonus
" Dans le cas d'Urilke Meinhof, ceux qui l'ont pendue ont dû avoir des doutes quant à la stabilité de la pendaison. Toujours est-il qu'ils ont renforcé cette stabilité en posant le pied gauche sur la chaise qui se trouvait devant elle. Quand le corps est rigide, la jambe tendue a le même effet qu'un piquet de bois sur lequel on pourrait appuyer un poids. C'est ainsi que la pesanteur du corps a été diminuée par le soutien d'une de ses parties. Pour plus de sûteté, les épaules ont été amenées vers l'avant pour faire contrepoids. La jambe gauche n'a été posée sur la chaise qu'au moment de la raideur cadavérique. Cela est reconnaissable au fait que le pied est resté dans sa position normale. S'il avait déjà eu cette position immédiatement après la mort, elle aurait disparu au moment du relâchement du tonus, et c'est la position relâchée qui aurait été fixée par la raideur cadavérique. Ce n'était pas le cas ici." Rapport p.37
Or
" Au coucher du soleil, les arbres ont l'air faits au crayon noir et les collines de sable [en p] semblent être de poudre d'or. De place en place elles ont des raies noires minces (traînées de terre, ou plis du vent) qui font des lignes d'ébène sur ce fond d'or - or comme celui des vieux sequins. " G. Flaubert
Ni chat, Ni cheval !
" Par acquit de conscience, je me suis rendu même dans deux autres palais, puis dans trois églises ornées d'une masse de tableaux du Titien, du Tintoret, de statues de Canova et d'autres trésors d'art... Avec tout cela, je le répète, la ville est sombre, déprimante : je n'y ai pas vu un seul cheval que dis-je, pas un chat ! " P.Tchaïkovski
Du blanchiment
" La grande efficace de Blanchot, c'est qu'il blanchotise la bibliothèque, comme le dirait Sollers, de Hölderlin à Kafka, du surréalisme au Nouveau Roman, en la couvrant de son austérité. Du néant, Blanchot accentue toujours le caractère angoissant. Il insiste sur le malaise qui contamine tout. " F.Badré