Cimetière
" Le cimetière était entièrement désert sous le soleil. Capodistria ne s'était certes pas mis en frais pour donner à sa tombe une allure imposante, et l'effroyable vulgarité de sa décoration avait quelque chose de blessant pour l'esprit, avec ses chérubins de bazar, ses guirlandes et ses couronnes de fleurs du plus mauvais goût. Sur la pierre tombale était gravé ce texte ironique: "Il n'est pas perdu, il est parti avant." Balthazar se mit à rire en déposant tendrement son bouquet sur la tombe et en lui disant: " Joyeux Anniversaire." Puis il se retourna, ôta son manteau et son chapeau car le soleil était déjà chaud, et nous allâmes nous asseoir sous un cyprès. Clea tira un sac de caramels de sa poche tandis qu'il ouvrait le gros paquet contenant la dernière lettre de Capodistria, la plus longue qu'il ait jamais écrite..." L.Durrell