" La morphine me démolit inutilement. J'en ai pris trois fois depuis octobre, je n'y suis plus habituée : je vacille le lendemain... " C.Pozzi

« Je sais bien qu'il est difficile de faire admettre qu'une peinture puisse être de la très grande peinture en restant joyeuse.
Parce que Fragonard riait, on a eu vite fait de dire que c'était un petit peintre. " A.Renoir

" Tu manges de la confiture sur du pain, tant que tu as du pain, puis sur des biscottes, si tu en as, puis à la petite cuiller, dans le pot." G.Pérec

" Je me suis lassé des poètes, des anciens et des nouveaux. Pour moi ils sont tous superficiels et tous sont des mers desséchées." F.Nietzsche

" Quoiqu'il fît, les mêmes mots comme obéissant à on ne sait quelle ténébreuse affinité refusaient de se laisser séparer, semblaient coller ensemble à sa langue. Il finit par les cracher tous à la file, rageusement, dans un bredouillement confus."  G.Bernanos

" La femme est souvent le point faible du mari." J.Joyce

" Il n'y a pas deux temps pareils de solitude car on n'est jamais seul de la même façon."  H.Bosco

" Chaque fois que nous ouvrons la bouche, dix mille morts parlent à travers nous."  H. von Hofmannsthal

"Voici une idée qui me frappe : en cet instant, il n'y a aucun lieu au monde où je préférerais me trouver que la salle 307. Seymour m'a dit un jour que nous passons tous notre vie à aller d'un petit arpent de terre sainte à un autre. " J.D.Salinger

" For a minute the sky pours into the hole like plasma.
   There is no hope, it is given up." S.Plath

"  L'homme n'est que poussière, c'est dire l'importance du plumeau. " A.Vialatte

" Ça va mal, mal, mais va, c'est déjà ça. " S. Beckett

"  Ce soir je n'ai pas entendu qu'on disait non aux réformes. Les Français savent pertinemment que dans un contexte de crise, si on ne se modernise pas, on recule.  " X.Bertrand

" Continents à la dérive
Une vague idée me guide
C'est l'heure où je me glisse
Dans les interstices
À l'article de l'amour
Je redeviendrai l'enfant terrible
Que tu aimais

Un jour j'irai vers l'irréel
Un jour j'irai vers une ombrelle " A.Bashung

" Ses jambes bronzées s'arrêtèrent, hésitantes, vacillantes, sur le seuil brun de la porte. Soudain, elle se balança sur ses talons comme si elle s'apprêtait à faire une passe." F.S.Fitzgerald

" Les petits esprits ne tiennent jamais pour naturel rien de ce que l'art peut produire." De Retz

" Corps qui n'est qu'une longue mouvance satinée." L.Calaferte

" Il n'y a guère de personnes qui, dans le premier penchant de l'âge, ne fassent connaître par où leur corps et leur esprit doivent défaillir. " La Rochefoucault

" Debout faiblement sur le lit, sucé aux genoux de l'extérieur et de l'intérieur, l'oeil sur les femmes lasses, je murmure souvent mon nom, cette vitreuse et interminable agonie sous quoi tout peut continuer à pulluler. " B.Lamarche-Vadel

" Être assis dans le coin d'un tramway, enveloppé dans son manteau." F.Kafka

" Il n'aime plus cette personne qu'il aimait il y a dix ans. Je crois bien : elle n'est plus la même ni lui non plus. Il était jeune et elle aussi : elle est tout autre. Il l'aimerait peut-être encore telle qu'elle était alors." B.Pascal

" Un arbre nourri par le cadavre d'un homme devenu palmier ! J'étais maire-adjoint de Jérusalem quand on a identifié le corps d'Abshalom, quarante ans après sa mort. Les palmiers avaient eu le temps de grandir ! " A.Chouraqui

" Quand ces ombre de nous furent si éloignées
Que nous ne pouvions plus, l'un ni l'autre, les voir,
Une pensée nouvelle entra dans mon esprit,
Dont il naquit plusieurs autres diverses;
Et tant de l'une à l'autre je vaguai
Que de plaisir je refermai les yeux.
Et ma pensée en sommeil se changea. " A.Dante

" Mais à chaque jour suffit sa peine, ce sont là d'autres minutes. Oui, on commence à être bien fatigué, bien fatigué de sa peine, bien fatigué de sa plume, elle tombe, c'est noté. " S.Beckett

" C'est alors que me vint l'idée de la boîte dans laquelle toutes mes oeuvres se trouveraient recueillies comme dans un musée en réduction, un musée portatif, et voilà pourquoi je l'installai dans une valise. " M.Duchamp