Amoureuse
" L. me dit un jour : « J'ai joui comme un mec. Maintenant je me tourne, je fume, je ronfle. Et c'est une grande amoureuse qui te parle.» " J.Daive
" L. me dit un jour : « J'ai joui comme un mec. Maintenant je me tourne, je fume, je ronfle. Et c'est une grande amoureuse qui te parle.» " J.Daive
" L'arbre pousse d'innombrables boutures qui périssent sans s'être épanouies, et il étend beaucoup plus de racines, de rameaux et de feuilles en quête de nourriture qu'il n'en utilise pour la conservation de son individu et de son espèce. Ce que de sa plénitude prodigue il restitue au royaume de la nature sans en avoir usé ni joui, c'est cela même que les êtres vivants ont le droit de gaspiller en mouvements joyeux." F. Von Schiller
" Je ne tire aucun plaisir de parler avec une jeune femme simplement parce qu'elle a des traits réguliers." H.D.Thoreau
" Je ne connais pas le mode d'emploi de la proposition : « J'ai un corps.» Cela ne vaut pas de façon absolue pour la proposition selon laquelle j'ai toujours été sur la terre ou à sa proximité." L.Wittgenstein
" Était-ce la veille, sur le plaid ? Ou ce jour-là, dans le bois de mélèzes ? Ou plus tard, dans la salle de tir, dans le grenier, sur le toit ? Sur le balcon isolé, dans la salle de bains, ou encore (position médiocrement confortable) sur le Tapis volant ? Nous ne le savons point et ne nous en soucions pas davantage." V.Nabokov
" Le désir ne se laisse pas expliquer simplement. Si le chat court après la souris, ce n'est pas que les molécules du chats sont attirées par les molécules des souris. Anna ne comprend pas pourquoi son corps aime les mains de Yves, pas plus que Yves ne saurait dire ce qui pousse ses mains vers le corps d'Anna." H.Le Tellier
" Tout en faisant l'amour, à plusieurs reprises; discrètement, Josef regarde sa montre : encore deux heures, encore une heure et demie; cet après-midi d'amour est fascnant, il ne veut rien en perdre, aucun geste, aucun mot, mais la fin approche, inéluctable, et il doit surveiller le temps qui s'écoule. " M.Kundera
" Et je n'ai pas lu une ligne de grec depuis l'année dernière, et à cette même époque ! Mais j'y reviendrai, ne serait-ce que par snobisme. Je lirai du grec quand je serai vieille, aussi vieille que la femme sur le seuil de sa chaumière et dont les cheveux sont si blancs, si épais qu'on dirait une perruque de théâtre. " V.Woolf
" Ensuite elle se mettait à la fenêtre, nue, et regardait la lune, et elle me disait : chante ta mélodie, mais chante-la tout bas. Et pendant que je chantais elle me demandait de lui faire l'amour, et je la prenais debout, appuyée au rebord de la fenêtre, tandis qu'elle regardait la nuit comme si elle attendait quelque chose." A.Tabucchi
" Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser
Dans tes cheveux impurs une triste tempête
Sous l'incurable ennui que verse mon baiser :
Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
Planant sous les rideaux inconnus du remords,
Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
Toi qui sur le néant en sais plus que les morts.
Car le Vice, rongeant ma native noblesse
M'a comme toi marqué de sa stérilité,
Mais tandis que ton sein de pierre est habité
Par un coeur que la dent d'aucun crime ne blesse,
Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul." S.Mallarmé