20 février 2011
Je deviens de pierre
" Quand il n'écrit pas, Kafka est non seulement seul, seul comme Franz Kafka, dira-il à G.Janouch, mais d'une solitude stérile, froide, d'une froideur pétrifiante qu'il appelle hébétude et qui semble avoir été la grande menace qu'il ait redoutée. Même Brod, si soucieux de faire de Kafka un homme sans anomalie, reconnaît qu'il était parfois comme absent et comme mort. Très semblable encore à Hölderlin, au point que tous deux, pour se plaindre d'eux-mêmes, emploient les mêmes mots; Hölderlin : « Je suis engourdi, je suis de pierre », et Kafka : « Mon incapacité à penser, à observer, à constater, à me rappeler, à parler, à prendre part à la vie des autres devient chaque jour plus grande; je deviens de pierre...»" M.Blanchot
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