" J'applique à Léna la devise de Sayfu Gangar : « Celui qui casse pour réparer, celui qui déchire pour recoudre.»" M.Leiris

"  Tous  sont des lâches, il n'y avait qu'un homme pour faire de leur machine l'instrument terrible de la destruction. Mais il faudrait vouloir, personne ne veut, et c'est pourquoi la révolution avortera une fois encore."  E.Zola

" Toujours est-il qu'en aucun cas cela ne devait m'engager à me rendre à Béthune (et le fait est que je ne m'y suis pas rendu). Il est difficile d'échapper, dans certaines conditions d'existence déplorables comme celles dans lesquelles, en ouvrant les yeux le mardi 22 avril je me trouvais placé, à la tentation de saisir la première occasion qui s'offre de se mouvoir, surtout s'il doit en résulter un dépaysement complet." A.Breton

" En renversant et fouillant mes paperasses, retrouvé mille souvenirs d'enfance, de jeunesse, d'étude, de voyages. - Imaginé un système de caissons, de cartons, et de portefeuilles, pour classer, distinguer et conserver mes papiers passés et futurs." H-F.Amiel

" Ma solitude commence à deux pas de toi, dit une héroïne de Giraudoux à son amant.
On pourrait tout aussi bien dire : ma solitude commence dans tes bras. " N.Berberova

" À mon réveil , je note cette réflexion qui traîne dans ma pauvre tête : n'ayant trouvé ni l'Art, ni l'Amour, j'ai élu le Suicide. Le suicide est la seule forme d'absolu à ma portée. Je redoute que la mort ne me le dérobe." R.Jaccard

" Le cinéma est le tout-à-l'égout du XXe siècle : quand il y a quelque chose de bas entre deux êtres, cela finit toujours par une salle." H de Montherlant

" Les petits esprits ne tiennent jamais pour naturel rien de ce que l'art peut produire." De Retz

" Tu es apparu pour la première fois au Lecteur dans une librairie, c'est en te détachant sur un fond de rayonnages que tu as pris forme, comme si la quantité des livres avait rendu nécessaire la présence d'une Lectrice. Ton appartement, c'est le lieu où tu lis : il peut nous dire la place que les livres tiennent dans ta vie, s'ils sont une défense que tu opposes au monde extérieur, un rêve où tu t'absorbes, comme une drogue; ou au contraine autant de ponts que tu jettes vers l'extérieur, vers un monde qui t'intéresse au point que tu veuilles en multiplier et en élargir grâce aux livres les dimensions." I.Calvino

" Alors vient le rapport à Kant : « Kant, comme Spinoza, pense qu'il est impossible de connaître Dieu par voie spéculative ». Mais, foi contre savoir, « il faut se méfier de la tentation de comprendre Spinoza à travers Kant.» " H.Meschonnic

"  Dans la femme il y a Dieu, la nuit, le jour, le temps, l'éternité." D.de.Roux

" Vous vous jugez trop sévèrement. Edward plaisait aux femmes..." A.Christie

" Plus ignorant, plus niais, plus fat - qu'on ne l'est : voilà la petite ascèse quotidienne de celui qui écrit sur soi." D.Noguez

"- Nous avons joui ensemble cette fois, dit-il.
Elle ne répondit pas.
- C'est bon, quand c'est comme ça. La plupart des gens passent toute leur vie sans le savoir, dit-il en parlant un peu comme dans un rêve.
Elle regarda son visage rêveur.
- Vraiment, dit-elle. Êtes-vous heureux ? " D.H.Lawrnce

" Si la vérité qu'une femme propose  à qui l'aime est l'inconnu (l'inaccessible), il ne peut la connaître ni l'atteindre, mais elle peut le briser : s'il est brisé, que devient-il lui-même, sinon ce qui dormait en lui d'inconnu, d'inaccessible ? Mais d'un tel jeu, ni l'amant, ni l'amante jamais ne pourront rien saisir, ni fixer, ni rendre à volonté durable. Ce qui communique (est pénétré en chacun d'eux par l'autre) est la part aveugle qui ne se connaît ni ne connaît. Et sans doute il n'est pas d'amants qu'on ne trouve occupés, acharnés à tuer l'amour, tâchant de le borner, de se l'approprier, de lui donner des murs. " G.Bataille

" On ne se tue pas par amour pour une femme. On se tue parce qu'un amour, n'importe quel amour, nous révèle dans notre nudité, dans notre misère, dans notre état désarmé, dans notre néant. " C.Pavese

" L’usage de forniquer avec les morts a toujours été considéré comme au plus haut degré saint et moral. Sans rappeler la coutume de certains peuples, qui enterrent l’époux vivant avec son conjoint décédé."  A.Jarry

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" À Ostende, il y avait, jadis, un superbe magasin de chaussures qui doit exister encore. On y voyait, à la devanture, des chaussures d'un luxe inouï, en cuir de Russie vert, avec des ornements d'or et des boucles en vrais brillants. L'enseigne portait ces mots : Au Pauvre Diable."  T.Bernard

" J'avais longtemps été solitaire et sans femmes - pourquoi les jeunes filles font ainsi des mytères, ont tant de patience et sont si fières. Mais Stasie ne pouvait pas savoir que je ne l'aurais pas prise en triomphant, mais humblement avec reconnaissance. Aujourd'hui, je comprends que l'hésitation est propre à la nature féminine et que ses mensonges sont pardonnés avant même d'avoir eu lieu.(...) Maintenant, je sais que les femmes devinent tout ce qui se passe en nous, mais attendent malgré tout des paroles." J.Roth