30
Voir
Peluche
Solitude
" Tu auras compris sans doute la pensée qui m'a fait brusquement quitter Vienne... je m'arrache à des souvenirs. - Je n'ajouterai pas un mot de plus, quant à présent. J'ai la pudeur de la souffrance, comme l'animal blessé qui se retire dans la solitude pour y souffrir longtemps ou pour y succomber sans plainte. " G.Nerval
En soi
" La vie pour les gens des deux sexes - et je les regardais se bousculer pour se frayer un passage sur le trottoir - est ardue, difficile, une lutte perpétuelle. Elle exige un courage et une force gigantesques. Et plus que toute autre chose peut-être, elle exige la confiance en soi. Sans cette confiance, nous sommes semblables à des bébés dans leurs berceaux. " V.Woolf
Poésie
Des yeux
"Les cloches des églises, le bruit des vagues, le calme plat de la mer, les clairs de lune, les couchers de soleil, l'orage, sont autant de schampoing pour le pénis aveugle ; notre phallus devrait avoir des yeux, grâce à eux nous pourrions croire un instant que nous avons vu l'amour de près. " F.Picabia
Lecture
" Peu à peu sa face se décomposa, tandis que ses membres tremblaient. Andrée, sa compagne chérie, sa fiancée, aimée de son père, tuée puis violée par lui !...
Une sorte d'hébétude suivit chez lui l'achèvement de la lecture. " R.Roussel
Brunes
Bascule
" Ma vie ne me faisait plus rire, je ne pouvais plus la raconter. Tout ce que j'avais vécu dans mon enfance, dans ma jeunesse, même les moments les plus tristes, avec le recul je les trouvais drôles. J'arrivais à en rire et à faire rire. Mais le jour où ma vie a basculé, où la mère de mes enfants est tombée malade, je ne pouvais plus rigoler." C.Berri
«Grande mutilante de jeunesse»
" Jamais Céline n'est plus fils de sa maman que dans les pamphlets, les Beaux Draps notamment où le programme de régénération de la race passe par une restauration de l'alma mater , de l'école. Il croit alors dur comme fer que l'éducation tue le naturel, il appelle la structure scolaire «grande mutilante de jeunesse»" Ph.Muray
«essentiel»
" Il réprouvait les façons grossières de ses camarades, les chansons obscènes, les plaisanteries grivoises, la brutalité, la débauche, les dissipations du coeur et des sens. Il aimait à peu près les mêmes livres que moi, avec une prédilection pour Claudel, et un certain dédain de Proust qu'il ne trouvait pas «essentiel». Il me prêta Ubu roi que je n'appréciai qu'à demi, faute d'y retrouver, de si loin que ce fût, mes obsessions. " S de Beauvoir