" Je crois Platon de bon coeur, qui dit les humeurs faciles ou difficiles être un grand préjudices à la bonté ou mauvaiseté de l'âme. Socrate eut un visage constant, mais serein et riant, non constant comme le vieil Crassu qu'on ne vit jamais rire. " M.de Montaigne

" - Il n'y a plus qu'un problème qui me préoccupe, dit-il. Laisserai-je mes cheveux comme ils sont ? J'ai l'air d'avoir deux cent soixante-dix ans quand ils ne sont pas teints. Mais je crois en fin de compte qu'il vaut mieux les laisser ainsi, pour symboliser mon retour d'entre les morts; la vanité punie par l'expérience, hein ? Oui, je n'y toucherai pas. Je crois que je les laisserai définitivement comme ils sont.
  - Tirez à pile ou face. L.Durrell

" Ces soirs-là je rajoutais un somnifère au biberon de Victor, puis je me branlais en faisant du Minitel rose; mais je n'ai jamais réussi à rencontrer personne". " M.Houellebecq

" Français par les fruits (comme d'autres le furent "par les femmes") : goût des poires, des cerises, des framboises; déjà moindre pour les oranges; et tout à fait nul pour les fruits exotiques, mangues, goyaves, lichees."  R.Barthes

" Les autos roulent sur les trottoirs pour m'écraser." M.Jacob

" Une journée tellement agitée que je ne pourrais la raconter dans une lettre. Elle commence par la disparition , dans le taudis où je loge, de mes bottes, que j'avais données au valet (ivre). La police s'en est mélée et, à la seconde même, on retrouve "par hasard" les bottes dans la chambre voisine. " S.Zweig

" Ces notes que je prends chaque jour, c'est un avortement heureux des mauvaises choses que je pourrais écrire. " J.Renard

" Je ne vous dirai rien de mon enfance ni de ma jeunesse. De mon éducation, n'en parlons point, je n'en ai pas, et de mon instruction je n'en parlerai guère car j'en ai peu. Sur ce dernier point, voilà qui est fait. J'en arrive donc maintenant à mon service militaire sur lequel je n'insisterai pas. Célibataire depuis mon plus jeune âge, la vie m'a fait ce que je suis." R.Queneau

" Quoiqu'il fît, les mêmes mots comme obéissant à on ne sait quelle ténébreuse affinité refusaient de se laisser séparer, semblaient coller ensemble à sa langue. Il finit par les cracher tous à la file, rageusement, dans un bredouillement confus."  G.Bernanos

" Que faire de ma personne durant ces heures d'attente ? Je ne pouvais pas aller au café le gousset vide, et je ne connaissais pas un ami à qui je pusse faire visite à ce moment de la journée." K.Hamsun

" Ces citations, il faut bien en convenir, y cognaient encore, elles, très faiblement et il me fallut, l'après-midi du même jour, sortir et errer seul, pour constater qu'un besoin remarquable de cohésion s'était très tôt emparé d'elles, qu'elles ne me feraient pas grâce tant qu'elles n'auraient pas été restituées au tout, organique ou non, auquel elles appartenaient. C'est ainsi que je fus conduit, seulement le soir, à rouvrir un de mes livres à la page où je savais les relever. Cette concession à tout ce que je ne voulais jusqu'alors pas savoir devait être une suite ininterrompue, fulgurante, de découvertes : " A.Breton

" Encore une heure jusqu'au dîner. Le dîner ! Toujours la même pitance : soupe au yaourt, riz au lait, pilaf, pain et fromage - juste de quoi ne pas crever de faim ! Hassan, tout ce qu'il désire, c'est une marmite de soupe à l'oignon avec quatre pains longs. " S.Hedâyat

" Chez moi, tout crime - le meurtre principalement - a des correspondances secrètes avec l'amour. "  O.Mirbeau

« Et pourtant, elle tourne »  G.Galilei

" Proust a décrit les"intermittences du coeur"; il faudrait maintenant décrire les intermittences de l'être."  J.Rivière

" Il accusait toujours les miroirs d'être faux." J.de la Fontaine

" Hélas ! ma mère, lui répondis-je, ce qui me touche le plus dans tout cela, c'est la manière dont vous me traitez; mon Dieu, que je vous ai d'obligations ! Y a-t-il rien qui vaille la tendresse dont vous m'honnorez ? Vous savez, ma mère, que j'aime M. de Valville, mais mon coeur est encore plus à vous qu'à lui; ma reconnaissance pour vous m'est plus chère que mon amour. Et là-dessus, je me mis à pleurer. " Marivaux

" Je prends beaucoup plus de plaisir à m'instruire moi-même que non pas à mettre par écrit le peu que je sais." R.Descartes

" Mon père déclara qu'il se réjouissait à la pensée de lire la Mystification de Diderot, ce petit livre tardivement découvert qur Bloch lui avait recommandé. Il s'intéressait maintenant de plus en plus aux écrivains français et se détournait des auteurs allemands. " Th. Bernhard

" Parce que... je suis complètement exhibitionniste... (Rires.) Non, je plaisante... En fait, c'est presque une revendication... J'aime bien être nue. J'adore ça, même. A.Reyes